LE TRAGIQUE DE RÉPÉTITION

Blois - Courbevoie : 12-14 Nouvelle défaite des Blésois, hier. La cinquième, déjà, en six matchs. Le vestiaire est au bord de l'implosion, l'entraîneur dégoûté.

Les Blésois sortent la tête basse du terrain, hier après-midi. Ils viennent de s'incliner contre un concurrent direct au maintien. - (Photos cor. NR, Nicolas Derré)
Les Blésois sortent la tête basse du terrain, hier après-midi. Ils viennent de s'incliner contre un concurrent direct au maintien. - (Photos cor. NR, Nicolas Derré)  - Photo NR

Sur des braises, au bord du précipice. Cette fois, la mèche est bien allumée au RCB, désormais tout près du bûcher. L'équipe navigue à vue vers cette Fédérale 3 qu'elle aurait dû rejoindre en fin de saison dernière (1). Car la violence de l'incendie, terrible au sein même du groupe, détruit tout. Elle sabote un collectif, bousille ses efforts produits à l'entraînement, rendant le sinistre total, aujourd'hui, après six journées. Au-delà de la peur, du manque de confiance presque légitime, la radioscopie d'un tel chaos révèle un malaise profond. 
Les joueurs se désolidarisent quand ils ne s'entre-déchirent pas. L'entraîneur vit des heures difficiles dans le vestiaire. Et les défaites, forcément, s'enchaînent. Sans que le bout du tunnel n'arrive. Et que les solutions, elles, ne viennent. 
'' Ça s'est mal
passé avec
certains joueurs
dans le vestiaire ''
(Vincent Gachon)

Rendons d'abord aux Blésois le bénéfice d'une mini-injustice. Car s'ils n'ont pas produit la copie qu'on était en droit d'attendre d'eux, ils auraient dû l'emporter sur un drop réussi d'Émilien Rabineau en fin de match (76 e ). Mais l'arbitre en a jugé autrement, estimant que le ballon n'était pas passé entre les perches. Il s'est trompé, c'est un fait. Ces trois points auraient permis au RCB de s'imposer, mais il est écrit, cette saison, que les matchs s'écrivent presque tous à l'envers pour les Blésois. 
Avant cela, la rencontre, d'un tout petit niveau, s'était résumée à un duel au pied entre Poltron et Émilien Rabineau. Les deux buteurs s'étaient rendu coup pour coup, avec trois pénalités inscrites de chaque côté à la pause (9-9). Mais dès la reprise, Courbevoie a haussé le ton. Et Dulau est allé aplatir au bout du terrain, après qu'une partie des acteurs du match se sont échangé quelques bourre-pifs au bord de la touche (9-14, 49 e ). Revenus à 12-14 (63 e ) après une quatrième pénalité d'Émilien Rabineau, les Blésois ont tout tenté pour repasser devant. Mais la réussite les a fuis. Il y a eu ce drop réussi non-accordé, donc, mais aussi cette pénalité lointaine de Gilbert manquée (79 e ), ou encore ce dernier drop d'Émilien Rabineau (80 e ). Courbevoie, qui s'est permis de louper deux pénalités après avoir pris l'avantage, a donc eu très chaud. Mais les Franciliens peuvent sourire, ce matin, alors qu'ils comptent quatre points de plus que les Blésois.
Des Blésois, eux, qui sont plus que jamais dans la nasse. Au sortir du vestiaire, Vincent Gachon, peu prolixe, a lâché : « Ça s'est mal passé avec certains joueurs dans le vestiaire. On va laisser passer une semaine avant de voir... » Ira-t-il jusqu'à démissionner ? C'est une hypothèse envisageable, vu le dégoût qu'il y avait dans son regard. Au fond, il y avait une forme de tragique dans ce nouveau revers. Comme la triste implosion d'une équipe, d'un collectif, désormais au bord du précipice. 
(1) Le RC Blois a été repêché en juin en Fédérale 2.

la fiche

Mi-temps : 9-9.
Arbitre : M. Desvaux (Normandie).
Spectateurs : environ 400.
Blois : 4 P, E. Rabineau (21 e , 26 e , 35 e , 63 e ).
Courbevoie : 1 E, Dulau (49 e ) ; 3 P, Poltron (11 e , 33 e , 37 e ).

les réactions

RENÉ RABINEAU '' A l'envers ''

« Il y a eu beaucoup trop de fautes, beaucoup trop de maladresses, qui nous ont coûté la victoire. Ça a été une rencontre de petit niveau. Car Courbevoie n'est pas meilleur que nous. Sauf qu'ils ont une occasion et ils marquent. On leur donne cette victoire. Il y a eu davantage d'envie, mais notre jeu au pied n'a pas toujours été bon. Dans l'ensemble, on joue à l'envers. »
GÉRALD CHATEAU '' Ça sent la Fédérale 3 ''

« On est passé au travers. On n'a pas été assez agressifs. On n'a pas mis assez de rythme. Quand on doit écarter, on garde le ballon... Le malaise, c'est un tout, et c'est surtout un gros manque de confiance. Ça sent la Fédérale 3 ! Il n'y a pas assez de combat, pourtant Courbevoie était prenable. En fait, on s'est mis à leur niveau. On est tombé dans le panneau. Il faut que l'on se sente tous concernés. »
LIONEL BOURDIER '' Avec la peur ''

« On joue tellement avec la peur que l'on tergiverse et faisons à chaque fois les mauvais choix. Quand on marquait trois points, on se mettait à la faute immédiatement. On traîne dans nos chaussettes cette saison dernière et ce passé. C'est un château de cartes qui s'effondre trop facilement. »
BRUNO BORDAIS '' Ils ont fait ce qu'ils ont pu ''

« C'est notre deuxième victoire de suite à l'extérieur, confie le manager de Courbevoie. Deuxième victoire étriquée. On a essayé de faire du jeu. Blois a joué au pied. Ils ont fait ce qu'ils ont pu avec leurs moyens. Honnêtement, Blois est mal. Vincent a raison de miser sur les fondamentaux. Il ne peut pas faire autrement. Je crois qu'ils ont le trouillomètre à zéro, et ça s'est vu. Sur le match d'aujourd'hui, Blois descend... Mais ce n'est pas la plus mauvaise équipe de Fédérale 2. Epernay, c'est plus faible. Je pense malgré tout qu'ils vont s'en sortir. »{jcomments on}

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