Le prolongement du tramway boute hors de ses murs un commerce installé depuis 1885. L’expropriation sera prononcée aujourd’hui.

Bérangère Lepetit | 28.10.2008, 07h00
 
LES TOURISTES égarés du quartier d’affaires tombent sous le charme et le prennent sans arrêt en photo.
Il faut dire qu’avec ses murs de briques rouges et ses rideaux blancs, le bar-restaurant la Côte basque paraît un peu suranné à l’ombre des tours de verre du quartier d’affaires. Fragile, surtout. Aujourd’hui, c’est une page de l’histoire de Courbevoie qui se tourne. 

Le jugement d’expropriation de cet établissement installé boulevard de la Mission-Marchand, boucherie ouverte en 1885, transformée en 1918 en restaurant, sera prononcé au tribunal de Nanterre. Cette institution du quartier doit être démolie pour faire place à l’arrivée du tramway, le T2, qui se reliera bientôt La Défense à Bezons (Val-d’Oise).

« Ici, on mange gaulois »

«Prolonger le tramway, c’est une nécessité économique et on le comprend bien, reconnaît Christian Basdevant, le gérant du café, supporteur du RC Courbevoie à ses heures perdues. Mais cela ne doit pas se faire au détriment des petits commerces. A La Défense, il doit y avoir de la place pour tout le monde et pas que pour les grosses chaînes. »

Chemise à carreaux et mine joviale, le patron de la Côte basque a bien l’intention, dit-il, de « défendre son bifteck ». Au menu de son bistrot, entrée-plat-dessert à 17,90 €, on trouve plutôt, en l’occurrence, de la blanquette à l’ancienne, du parmentier basque, de l’aligot d’Auvergne ou des tripoux de l’Aveyron. « Ici, on mange gaulois, de la bonne cuisine traditionnelle, ponctue vigoureusement Christian Basdevant, devant ses affiches du Stade Français de rugby et sous une ribambelle de petits drapeaux multicolores.
Et on ne fait pas de différence entre l’ouvrier et le PDG. Tout le monde mange côte à côte », assure-t-il.

« Ce sont les pelleteuses qui nous délogeront »


Ces endroits sont plutôt rares, à quelques pas du parvis où les employés avalent plutôt à la va-vite des sandwichs et autres croque-monsieur vendus souvent cher. Les clients de la Côte basque, eux, en redemandent : « Il faut le classer monument historique », écrit ainsi Jacques, travaillant à EDF, dans le livre d’or posé sur le zinc. « C’est le seul coin de convivialité qui résiste encore au béton », renchérit un dénommé Jean-Christophe.

Résister, c’est d’ailleurs bien l’intention de Christian Basdevant, qui veut organiser un siège dans son restaurant, avec les clients volontaires. « Ce sont les pelleteuses qui nous délogeront », lance-t-il. Les pelleteuses, paraît-il, devraient débarquer en début d’année prochaine.

Le Parisien

 
 

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