Rencontre avec Jeff dit Shoulder, dit le Fidjien Blanc, historique des Vrillés de Courbevoie et témoin des 7 vies de la section à 5.
C’est à Colombes, terre du Racing, que ce Toulousain de cœur nous reçoit quelques jours avant le début de saison (oui…on a des délais de mise en page super importants à Courbevoie!).
L’Armagnac est servi, c’est parti…
Fiche signalétique
Nom : Prouzet
Prénom : Jean-François
Age : 42 ans
Club : Les Vrillés du RC Courbevoie
Signe particulier : Le coup de l’épaule de Mel Gibson dans l’arme fatale, c’est lui !
Salut Shoulder, peux-tu te présenter en quelques mots (mais ne dis pas tout, sinon je n’aurai plus de questions)
Mon nom civil est Jean-François (Shoulder n’est qu’un surnom, bien heureusement), j’ai 42 ans, marié, un enfant.
Je suis donc un toulousain d’adoption né à Bois-Colombes il y a de cela, drôle de coïncidence, 42 ans aussi !
Dans la famille, on était soit footeux, soit pas vraiment sportifs, je pars donc de loin…
Sinon, j’aime la vie, les amis, le rugby et la course automobile.
Merci, on va s’arrêter là. Raconte-nous ton premier souvenir de rugby…
Un France-Angleterre de coupe du monde au Parc des Princes. Une ambiance au top malgré la défaite. Beaucoup de supporters de province étaient au stade, et nous nous étions retrouvés au milieu d’une joyeuse bande d’aveyronnais. Rugby et convivialité sont devenus synonymes pour moi ce jour-là !
Est-ce à cette époque que tu as choppé le virus ?
Plus tard en 1995 vers mes 18 ans (NDLR : après vérification, Shoulder n’aurait donc pas menti sur son âge). J’ai commencé à suivre même si je n’y avais jamais joué. J’ai pensé, peut-être à tort, qu’il était trop tard et que je ne pourrais pas suivre ni physiquement ni techniquement. Et puis avec mon physique de Lagisquet on m’aurait collé à l’aile et j’aurais touché 2 ballons par match…
On imagine donc que la création du rugby à V a été une aubaine…
Ah oui. En cherchant un club pour mon fiston, je suis tombé sur la page du R5 de Courbevoie et la prose du Prez’ que j’ai aussitôt contacté. Je lui ai dit que je n’avais jamais fait de sport, que je fumais. Il m’a répondu qu’il m’aiderait à sortir de cette mauvaise passe et j’ai pris ma licence aussitôt après une séance d’essai (essai au sens de « test », les essais sont venus plus tard).
Tu es donc au club depuis quasiment ses débuts, qu’est ce qui te fait rester ?
Avant tout, la convivialité, l’amitié. Plus que le sport en lui-même. J’ai ressenti ça dès mon premier entraînement et même si des copains sont partis sous d’autres cieux, d’autres sont arrivés, et je suis encore là. Pour être sérieux deux secondes, ça a toujours été ça mon carburant !
Mais les troisièmes mi-temps le lundi soir… pas trop dur à 42 balais ?
Si y’en a une que je remercie, c’est Martine A de Lille. Son idée de RTT, du génie. Moi c’est donc le mardi matin (rires).
Et puis il y a toujours un coéquipier pour me ramener à la maison en cas de besoin.
« Si je lui tiens les poignets, il pourra plus m’toucher lui »
Tu ferais quoi le Lundi soir si y’avait pas Rugby ?
Je regarderais Koh Lanta en replay. Ou l’intégrale de Bigard pour avoir les meilleures blagues le mardi au bureau.
Qu’as-tu pensé de l’évolution du V en Ile de France en 6 ans ?
Beaucoup de nouvelles équipes, de nouveaux joueurs. Et si tous n’étaient pas forcément rugby au départ, l’esprit demeure et c’est le plus important.
La présence féminine s’est considérablement renforcée aussi et ça c’est ultra positif pour le côté convivial mais pas que : Le niveau général de rugby a pas mal évolué aussi.
Et à Courbevoie ?
Côté Courbevoie, la bière a pris 1 €, c’est à signaler. Sinon, beaucoup de monde est passé, on a connu des hauts et des bas. Mais un noyau demeure et nous nous sommes un peu structurés. Nous nous sommes trouvés un nom, un logo et un super coach (NDLR : fayot Shoulder !).
Une vraie dynamique s’est réinstallée depuis un an, avec des personnes nouvellement investies dans la vie du V. Les nouveaux arrivants le ressentent et suivent le mouvement. C’est une spirale positive.
Un regard un peu flippant mais un cœur gros comme ça !
Tiens d’ailleurs un petit mot pour les filles qui hésiteraient à nous rejoindre ?
Il ne faut pas hésiter. Un tiers des licenciés sont déjà des licenciées ! Et puis le V c’est le sport mixte par excellence : le jeu est basé sur l’évitement, pas sur le contact. Les plaquages sont interdits je le rappelle.
A Courbevoie, nous souhaitons vraiment privilégier la catégorie mixte où l’ambiance est bien plus détendue et conviviale, y compris en tournoi. On joue pour gagner bien sûr, mais avant tout pour se faire plaisir et progresser.
Tournoi de Rosny 2017 : Invisibles sur le terrain, Shoulder et ses amis vrillés étaient en fait cachés dans le placard…
Et toi tu progresses encore ?
Oui…. (il hésite), je crois ! On a un super coach et pour être titulaire le week-end il ne faut pas se rater à l’entraînement.
Heureusement que l’an dernier nous étions plus souvent 4 que 5, ma place était donc assurée.
Plus sérieusement, avec le temps on prend confiance en soi, on tente des trucs sans avoir peur de faire tomber le ballon. Et puis on se pardonne très vite. Ça n’empêche pas de vouloir progresser.
Ton meilleur souvenir sur un terrain ?
Le dernier tournoi amical de Maisons-Laffitte (clin d’œil à nos amis du MLSGP).
On a tout eu : Du soleil, des équipes de la France entière, une belle ambiance, un beau terrain, bref comme une odeur de vacances. Et comme on n’est pas sectaires au rugby, on a tous vibré devant la frappe de Pavard ! Une bien belle journée, oui !
Et le pire ?
Il y’ a 3 ou 4 ans, un tournoi à l’autre bout de Paris en milieu de semaine. On a pris un 10-0…j’ai cru que ces 10 minutes ne finiraient jamais !
Et en dehors du terrain ?
Que de bons souvenirs, ça c’est sûr. Les 50 ans de Steph D, un Lundi après l’entraînement. J’avoue ne pas avoir de souvenirs très précis. Ça devait donc être une belle soirée (rires) !
Le rugby à 5 n’est pas un jeu dangereux, mais le risque zéro n’existe pas
Shoulder, il est presque minuit, va falloir rentrer…. Dis-nous tes objectifs personnels et ton rêve le plus fou pour cette saison !
J’aimerais vraiment améliorer ma technique de découpe du saucisson. Les tranches ne sont jamais droites et ça m’énerve.
Sinon, être champion d’Ile de France en mixte, ce serait fantastique. Il faudrait pour cela une belle épidémie de gastro dans la région, mais on vendra chèrement notre peau quand même 😉
…..zzz zzzz zzzz….
Tu dors ?
Hein…Quoi ?? Non je réfléchissais… Et donc, le mot de la fin Shoulder, c’est à toi !!
Eh bien, un immense merci à tous ceux qui sont passés traîner leurs guêtres à Jean-Pierre Rives (notre stade) et que la vie a conduit loin de Courbevoie.
Un grand merci à celles et ceux qui nous ont rejoints et enfin à ceux qui sont là depuis le début.
Que de belles rencontres….finalement ça servirait pas à ça le rugby ?
Si si…mais c’est pas moi qui suis censé poser les questions ?
Merci Shoulder, je vais rentrer, il est tard et en plus on a fini l’Armagnac.
On se retrouve Lundi à 20h sur le pré !